Depuis des années, les autorités publiques parlent d’un processus de décentralisation qui vise à donner aux régions plus d’autonomie dans la gestion des affaires courantes et la réalisation des projets. Mais ce processus tarde à se concrétiser malgré les études engagées dans ce sens.
Le processus de la décentralisation a été annoncé depuis des années, mais concrètement rien ou peu de choses ont été réalisées même si les autorités publiques ont chargé un bureau d’études pour finaliser ce projet avant de le mettre en pratique. Pourtant, la décentralisation est un rêve de plusieurs citoyens, hommes d’affaires et particuliers qui ont tant souffert des circuits administratifs complexes et lents. Parfois, il faut se rendre à Tunis pour la signature d’un document officiel ou demander des autorisations, ce qui nécessite beaucoup de temps. Les citoyens sont obligés de consacrer toute une journée, voire plus, pour effectuer une procédure car ils doivent se rendre dans la capitale en empruntant leur voiture particulière, sinon un louage, un bus ou un train.
Au cours des dernières années, l’idée de lancer le processus de la décentralisation régionale et locale a été évoquée. Ainsi, la municipalité située dans une délégation pourrait à l’avenir effectuer un ensemble de services au profit des citoyens qui ne seront plus contraints de se déplacer. Une commission regroupant toutes les parties prenantes, comme les citoyens, les composantes de la société civile et des spécialistes, pourrait être constituée au sein de la municipalité en vue de définir les besoins, faire des observations sur les projets lancés et en proposer de nouveaux en fonction des besoins exprimés.
Des projets adaptés aux besoins
Chaque secteur d’activité serait représenté dans une commission locale et régionale pour définir les besoins et proposer des projets. A titre d’exemple, les hommes d’affaires et les chefs d’entreprise pourraient lancer des idées en vue de dynamiser les activités socioéconomique dans une région et de générer par la suite un nombre important de nouveaux postes d’emploi. Cette commission sera le cadre adéquat pour mettre sur le tapis les insuffisances constatées dans la région et qui empêchent les hommes d’affaires de travailler dans de bonnes conditions, de faire des extensions et des projets. Les bureaux régionaux des différents ministères, des offices et des commissariats régionaux au développement agricole seraient également impliqués dans les travaux desdites commissions.
Chaque commission s’intéressera à un domaine donné comme les affaires courantes des citoyens, le monde des affaires et des entreprises, la santé et les hôpitaux, l’agriculture, la culture et le tourisme. De cette manière, la localité et la région peuvent prendre leur autonomie dans la gestion des affaires en accélérant la réalisation des projets publics. Les autorités publiques, représentées par les différents ministères au niveau central, seraient, bien entendu, informées de toutes les décisions prises au double niveau local et régional. Le travail se fait en symbiose entre les autorités locales et régionales et les ministères respectifs.
Au niveau régional comme au niveau local, des commissions devraient voir le jour dans le cadre d’un Conseil de développement régional regroupant toutes les parties concernées y compris la société civile, les particuliers, les chefs d’entreprise et les spécialistes, chacun dans son domaine. Ainsi, les projets seront adaptés aux besoins réels des habitants de la région car c’est eux qui les proposent et suivent leur réalisation depuis le début jusqu’à leur mise en service. Mais ce processus de décentralisation a mis beaucoup de temps pour voir le jour et on continue à travailler selon l’ancienne méthode qui consiste à tout déléguer aux autorités centrales.